Après son accouplement avec une reine, le faux-bourdon meurt ; son patrimoine génétique est définitivement perdu. Cependant chacun de ses spermatozoïdes, stocké dans la spermathèque de la reine transmet 100% de son patrimoine génétique, alors que l’ovule produit par une reine ne transmet, après méiose, que 50% du patrimoine génétique de cette dernière. De plus, plusieurs mâles participent au « remplissage » de la spermathèque. En outre, une colonie d’abeilles n’est pas qu’un seul individu, mais un ensemble d’individus qui peuvent être tous génétiquement distincts, exprimant, individuellement et par groupes, une mosaïque de caractères différents. De ce mode de reproduction bien particulier de l’abeille résulte la difficulté de la sélection en apiculture. Après un rappel de quelques notions de génétique et une introduction à l’épigénétique afin de comprendre comment se transmettent et s’expriment les caractères d’un individu, nous essayerons de voir comment les caractères du super organisme que constitue une colonie, peuvent se transmettre à une autre colonie. Le rôle primordial de la polyandrie sera ensuite abordé, avec les conséquences sur les fécondations contrôlées ou instrumentales. Enfin, pour les éleveurs désirant intégrer ou fixer des caractères désirés dans une lignée par l’insémination, certains modes d’élevages en consanguinité seront décrits. |